Lettre 131 : De la Loire au Loiret

  • Canton : Meung sur Loire
  • Commune : Meung sur Loire

Voir toutes les lettres

My dear Loiret,

Je te rappelle des souvenirs hein ? Tu préfères cette époque de guerre ou celle-ci ? Moi, je préfère celle d’aujourd’hui, le jour d’aujourd’hui, certes il y  a moins de monde qui vient me voir, mais c’est mieux comme ça. L’Angleterre est presque partie, ouf ! Il ne reste plus que quelques-uns de ses enfants qui viennent me voir, l’été pendant les vacances à bord de « gabares » ou de kayaks… Lorsque les Anglais étaient là, c’était il y a quoi… six cents ans! Heureusement pour nous, Jeanne les a stoppés.
C’est pas trop dur la solitude ? Comment vas-tu depuis la canicule ? Moi ça va, les cygnes sont toujours là pour moi, à m’aider quand je broie du noir. Je t’écris pour te demander : pourquoi jettes-tu tes détritus chez moi ? C’est agaçant tu sais. Encore heureux que des enfants qui m’aiment viennent nettoyer tes bêtises et tes cochonneries ! Mister Loiret est bien égoïste,  parce que, sans moi, tu serais dans une de ces galères mon pauvre ! Enfin, t’es peut – être jaloux de n’avoir personne ? Aucun cygne n’est ce pas ? Si tu veux, je t’en prête un ou deux, tu n’as qu’à demander ! Je m’arrête là pour les reproches. Aaaaah ! elles me manquent les petites gabares, ces « gentle-girls » qui venaient chez moi en coup de vent. Mes petites chéries, toujours polies et aimables. Ça me manque…Bon, je dois y aller. Y a des scientifiques qui me rendent visite pour vérifier si je ne suis pas malade à cause des centrales toutes moches et qui puent. En espérant que tu me répondes vite, je m’ennuie toute seule.
A la prochaine mon beau.

La Loire