Cher promeneur beauceron,
Je suis dans ta poche, dans ta main, devant tes yeux et tu vois aujourd’hui le monde qu’à travers moi, ou presque. Mais moi, comment je vois ce qui t’entoure, comment j’entends les sons de ton environnement, repère les endroits remarquables de ton paysage, mémorise tes émotions !
Je ne suis plus un simple téléphone, je suis un peu une extension de Toi.
Un couple de perdreaux qui s’envole, je le photographie, le fixe dans ma mémoire, l’envoie dans ton Cloud, le géolocalise sur Google Earth, c’est dans la boîte !!
Cette photo n’est plus une simple image, elle devient des données ; pour la fédération de chasse sur le nombre d’oiseaux sur un territoire, pour une association de biodiversité sur l’écosystème, pour l’agriculteur attentif à cet oiseau mythique de sa plaine de Beauce. Cette information, couplée à la météo, prédira la capacité de reproduction du couple, la pluie préjudiciable pour les couvées, la sécheresse, des températures trop froides pour les poussins. Ces DATA confrontées à la connaissance du parcellaire, des assolements, des stades de cultures, de la pratique de l’irrigation affineront le potentiel d’alimentation de la future volée. Autres observations, sur les prédateurs, les rapaces, les parasites et les maladies viendront conforter les prédictions, analyses et les révélations via les algorithmes du Big DATA.
Imagine la même chose avec l’enregistrement d’un chant d’oiseaux : un œdicnème criard, une photo d’une orchidée sur le bord d’un chemin à l’ombre d’un champ de maïs, le repérage d’un nid d’abeilles solitaires sous le toit d’une cabane d’irrigation.
Dans les 6 derniers mois, l’humanité a accumulé plus de données que depuis le début de l’Humanité. Dans le seul monde des animaux de notre plaine de Beauce, nos connaissances permettent déjà de gérer des populations de lièvres, chevreuils et faisans, beaucoup plus rares il y a une vingtaine d’années.
Et si ce monde des capteurs et objets connectés de demain te permet de trouver des solutions et des outils pour le monde de demain.
Imagine, retrouver la magie de l’envolée d’une compagnie de perdreaux d’un champ de betteraves au nez de ton fox-terrier à poil dur, aboyant et menant un lièvre dans un passage de traitement.
BIP, BIP
Ah, même pas 18 h 00, et il me reste 10 % de ma batterie ! …/…
Je coupe le WIFI et la 4G pour passer en mode économie, ce que j’aurais dû faire depuis longtemps, pas mieux que de la 2G dans cette plaine !
Ton smartphone