Lettre 054 : Du pain de terroir à l’ami(e)

Bonjour cher(e) ami(e),

Toi qui sais m’apprécier
Suis-je à ton goût ce matin ?
Ni trop dur, ni trop mou ;
Suffisamment salé ?
Mais dans ce méli mélo de vie qui s’agite, gardes-tu en mémoire cette tradition qui m’anime et nous lie ?
Tu sais qu’on me dit symbolique ?
Il y a bien longtemps, avant que ne poussent, tels des champignons, ces usines agroalimentaires, j’étais la base de ton alimentation, moi le PAIN.
Lorsque mes ingrédients sont de bonne qualité, il leur suffit d’être quatre pour me constituer : farine, eau, sel et levain et me voici DIVIN.
J’adresse des louanges particulières à cette farine dans laquelle je puise toute ma force.
Issue du blé on l’appelle FROMENT. C’est la friction entre deux meules de pierre qui exalte du grain cette matière.
Heureusement dans ce monde qui s’éveille, on sait maintenant la tamiser, car un peu moins de son c’est un peu plus de soin pour tes intestins.
Puis, voici venue l’ère des chimistes et de leurs levures pour des pains alvéolés à souhait. Mais je deviens difficile à conserver.
Et puis, pour encore toujours plus de tenue et de légèreté malgré des farines de moindre qualité, on peut m’ajouter gluten ou blés dopés, et vous obtiendrez d’étonnantes poussées pour beaucoup en duper.
S’il te plaît, toi qui sais m’apprécier, combats ces drôles d’idées. Reste lié(e) à ces braves paysans et boulangers qui savent m’honorer, en toute simplicité, avec grande pureté.
Et je pourrai toujours te rassasier.

Vrai pain de terroir