Monsieur,
Je soussignée, Maya la reine de ma ruche, vous adresse cette lettre pour enfin vous déclarer ma flamme.
Avec les aménagements que vous faites, les cultures que vous m’offrez, j’ai doublé mon activité par des embauches en veux-tu en voilà. J’approche les 40 kg de miel par an.
Et surtout Didier, mon apiculteur, a enfin arrêté de m’enfumer et de me transhumer et ça c’est un confort que je vous dois.
Oui, outre les cultures de colza et tournesol dans votre rotation, vous permettez à mes ouvrières de sortir toute l’année grâce à vos surfaces en jachère mellifère. Mais pourquoi semer de tels espaces ? Est-ce juste pour nous nourrir comme vous le faites avec vos congénères grâce à vos champs de blé ?
Idem, vous avez implanté une haie avec des espèces mellifères ? C’était pour moi ?!
Ce que j’apprécie le plus, c’est le goût sucré de la centaurée jacée. Et depuis que vous avez arrêté de broyer vos bordures de champs, elles fleurissent partout au point que j’ai pris un peu de poids et perdu ma taille de guêpe… Mais ne vous inquiétez pas, mes rayures m’affinent.
Je ne comprends pas tout à fait pourquoi vous faites de tels efforts pour me garder chez vous mais ce que je peux vous assurer, c’est que si vous venez me secouer en pleine journée, ce n’est pas par une piqûre que je vous recevrai, mais bien par un baiser.
Et si mes avances n’y changent rien, je vous promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous rendre la pareille en m’assurant personnellement de la bonne pollinisation de vos cultures.
En espérant que vous continuerez à me bichonner de la sorte pour les années à venir.
Une admiratrice (qui n’est plus secrète)