Lettre 099 : De la pluie aux humains

Arroser la nature, c’est un sacré métier ! Depuis la nuit des temps, je fais beaucoup parler de moi. J’ai traversé les siècles avec plus ou moins de bonheur.
L’hiver, alors que les températures sont froides, j’aime semer des cristaux sur les arbres, recouvrir la plaine d’un duvet blanc.
Au printemps, avec le soleil, je réveille vos cultures. Je donne de la vigueur au blé semé à l’automne, je fais germer les grains de maïs mis en terre.
L’été, je laisse la place au soleil et à la chaleur pour faire mûrir les épis de vos champs. Et, quand il fait trop chaud, je me fâche et vous arrose copieusement.
Et à l’automne, j’essaie de reconstituer le niveau de vos nappes phréatiques.
Mais ça c’est la théorie, la réalité est tout autre ! Mes relations avec vous sont plutôt houleuses : parfois vous vous languissez de moi et alors vous m’accueillez avec bonheur, un autre jour vous me maudissez… En fait, je suis très courtisée !
Mais je ne fais pas ce que je veux, je ne suis pas toute seule là-haut. Je me débats au milieu des anticyclones, des vents, des dépressions… Vous croyez que c’est facile ?
Et puis vous les humains en général, vous ne me facilitez pas la tâche. Avec toutes les pollutions que vous envoyez dans notre atmosphère, c’est encore plus compliqué. Souvent je ne sais plus où j’en suis. Ça me donne le tournis, et des fois c’est vrai, je fais n’importe quoi mais bien malgré moi.
Nous avons au moins un point en commun avec les agriculteurs : celui de faire un travail de plus en plus complexe.

La pluie