Lettre 021 : De la Beauce à ceux qui la traversent

Écoutez-moi,

Un noble cavalier qui parcourait le pays s’extasia devant moi et s’écria « Boe – ce » (Beauce).
Les habitants étaient les Beaucéens.

J’étais couverte de forêts qui disparurent petit à petit pour laisser place à une plaine fertile, la plus fertile d’Europe. On y cultivait l’épeautre, le minot, le blé et bien d’autres variétés améliorées par l’homme.

Quoi de plus beau que cette mer d’épis dorés qui frissonnent sous l’effet de la grande chaleur, et le soir, quand les derniers rayons de soleil qui rougeoient le couchant, viennent mourir sur cette mer ondulante.

Le fermier au bout de son champ regarde avec fierté cette récolte prometteuse, tout en craignant cependant les orages et les tempêtes qui l’endommageraient et même la détruiraient. Car, il la suit depuis les semailles : la germination, la levée, le tallage, la pousse, les maladies qu’il faut traiter, les pucerons, et les mauvaises herbes qu’il faut détruire. Et puis c’est l’apparition des premiers épis fin mai.

Le dicton dira : « Le mois de mai ne s’en va pas sans son épi de blé et à la St Barnabé (11 juin) les blés sont nivelés. » Puis vient la floraison, petite fleur minuscule, la formation du grain, ensuite le mûrissement avec un léger bruissement « tic…tic…tic… » et viendra la récolte, la chanson dit « Mignonne, quand le soir descendra sur la terre, nous irons écouter la chanson des blés d’or !!! »

La moissonneuse récoltera le grain qui sera stocké en cellules sous les hangars.
La paille pressée en ballots sera réservée pour les éleveurs des régions voisines.
La Beauce