Quelle dégringolade ! 6000, 5000 mètres… plus que 500 mètres peut-être ; et j’aperçois au beau milieu d’un champ jaune en fleurs un individu, casquette façon américaine vissée sur la tête, un promeneur ou randonneur peut-être, un agriculteur en tour de plaine plus probablement.
Dans le cycle de l’eau, je me souviens être passée dans ce coin de Beauce il y a une cinquantaine d’années et avoir croisé un petit paysan chapeau sur la tête, avec femme et enfants en train de faire les foins en mulons.
Te souviens-tu, le papa, combien cela sentait bon la luzerne ou le farrot ? La sueur du labeur aussi !
Et puis j’ai poursuivi mon chemin, sainement, dans la douceur du limon, au contact d’amis lombrics, pour arriver à la rivière, puis le fleuve, la mer et repartir vers les nuages.
Et je reviens aujourd’hui, atterrissant sur ces fleurs dorées qui amortissent ma chute, lavant les feuilles. Une sensation désagréable : quelque chose me picote, une démangeaison. Les abeilles sont rares. Je poursuis dans la terre mon habituel chemin, sans rencontrer de vers de terre, jusqu’à l’eau de la nappe qui me transmet une odeur bizarre avant d’être aspirée violemment par une énorme paille métallique et être rejetée en surface sur du blé en ardente végétation.
Amis promeneur ou agriculteur, que s’est il passé entre mes deux passages ?
Petite goutte de pluie