Lettre 030 : De la bergerie au nouvel arrivant

Le chat blanc de la ferme vient d’entrer, me sortant de ma torpeur. Il court après une souris. Soudain, il saute et arrive sur une de mes lucarnes. De là-haut, il peut surveiller sa proie.
Un rayon de soleil arrive à pénétrer mes gros murs de pierres, par les boulins, petites ouvertures, qui permettaient également l’aération lorsque quatre cents brebis agnelaient dans la paille. Elles étaient parquées et parfois séparées de leurs agneaux, grâce aux claies. Avant l’arrivée de l’électricité, la nuit, le berger éclairait les lieux avec une lampe tempête à pétrole posée dans la petite niche d’un de mes murs.
Les râteliers et les doubliers ont dû être brûlés dans les années 1960, lorsque les derniers moutons ont quitté la ferme. Seul, un exemplaire rangé dans un coin, témoigne de ces temps passés.
Toi qui viens d’arriver dans cette grande cour carrée de ferme beauceronne, entre dans ces lieux et ferme les yeux… avec un peu d’imagination, écoute le bêlement de toutes ces bêtes…

La bergerie