Lettre 033 : Du moulin des Troussets au touriste

Si tu parcours les rues de notre village de Baule en remontant vers le nord, tu arriveras à la « Bruère », cette alignée de maisons, frontière entre le val de Loire et la Beauce.

Alors regardant au loin, tu me verras, moi le moulin des Troussets.
Bien sûr, j’ai perdu mes ailes et ma toiture, mais on sait bien que rien ne dure.
Certains ont emporté des pierres, ont réduit ma hauteur, mais je domine toujours les lieux alentour et veille sur la plaine du haut de mes 115 mètres.

J’étais jadis le lieu tranquille,
Dans le calme, loin de la ville,
Sans maison et sans bruit du monde
Plusieurs kilomètres à la ronde.

Rompant cette sérénité,
Bulldozers, scrapers sont arrivés,
De la terre crevant la croûte,
Ont fait surgir une autoroute.

Que dire de ma vie d’aujourd’hui ?
Ce n’est que mouvement et bruit,
Je regarde et j’entends cela.
Ainsi va la vie ici-bas…

Le moulin des Troussets