Lettre 034 : Des vers de terre aux terriens

À vous les terriens,

Nous travaillons sans bruit, lentement, nous sommes vraiment dans ce milieu : « la terre ! ». Nous nous nommons « vers de terre ».
Effectivement, nous sommes moins nombreux que par le passé, nos lieux de vie sont rapidement bouleversés, il semblerait qu’on ait moins besoin de nous pour le travail du sol. En remémorant le temps, nos prédécesseurs nous racontent que le sol était travaillé plus lentement, ils étaient nourris d’apports de fumier, ils se plaisaient à convertir l’humus. Aucune perturbation durant 2 à 3 ans dans les parcelles de luzerne, de trèfle. Leurs populations étaient très nombreuses toutefois ils vécurent des revers.
A l’automne durant les périodes humides, lorsqu’ils traversaient une route pour rejoindre les parcelles de l’autre côté, des centaines et des centaines se faisaient écraser par les automobilistes de passage. De même lors des labours ; derrière les charrues des armadas de mouettes, de corbeaux avalaient goulûment ces nombreux vers de terre mis à jour par les socs et versoirs !
Nous entendons parler en plaine d’une culture raisonnée, d’une méthode de travail sans labour, d’agriculture écologique, voilà peut-être des méthodes d’exploiter les sols qui favorisent notre présence dans cette terre de Beauce, qui verra notre population augmenter, nos services reconnus !

Vers de terre