Lettre 006 : De l’obus au jardinier

À cause de la folie des hommes
je suis tombé dans ton champ
à une époque où tu n’étais pas né.

Une année tu as labouré
un peu plus profond
avec ton gros tracteur
et j’ai refait surface.

Tu as été surpris de me trouver là
et même t’as eu un peu peur, je crois.
Ne sachant pas si j’étais inoffensif maintenant.

Tu t’es approché, tu as vu
que j’étais rouillé et bien vieux.
Tu m’as pris dans tes bras,
conduit dans ta maison,
posé sur la cheminée
pour raconter une histoire
qu’il ne faut pas recommencer.

 
5 kilos 250 grammes, l’obus