Que fais-je ici loin de ma parcelle natale, loin de mon écosystème ?
Que fais-je ici sur ce macadam, oubliée par cette roue de tracteur ?
On me dit salissante, je me dis vivante.
Je ne suis qu’une portion de terre qui ne tenait qu’aux racines de ces plantes nourricières.
Triste destin que le mien, finir écrasée par les roues d’une voiture, asphyxiée par ses gaz d’échappement sur un revêtement sans vie et pollué.
Triste destin que le mien, ruisselant à la première pluie dans ce caniveau, rejoignant ces polluants de la consommation.
Je ne suis pourtant que saison et vie.
Je ne suis pourtant que le passé.
Je ne suis pourtant que le présent.
Je ne suis pourtant que le futur.
Je ne suis pourtant que l’essentiel.
Alors messieurs les râleurs, de la terre sur vos carrosseries, c’est de la vie que vous transportez…
La motte de terre