Bonjour Monsieur le Vent,
Je me demande bien où tu es né?
Maman dit que c’est sur la mer. Papa pense que c’est au sommet des montagnes et Grand-mère affirme que tu es le souffle de Dieu. Moi, je sais que tu te sens bien chez nous car souvent tu viens sur notre pays.
L’été, j’aime bien quand tu fais des vagues dans les champs de blé. Si je ferme les yeux, je me crois au bord de la mer, une mer blonde et odorante au bruit si particulier. Je me rappelle alors que je suis en Beauce… Et puis, lorsque tu passes dans mes cheveux, cela me rafraîchit et je me sens bien.
L’automne, tu joues avec les feuilles et tu les entraînes dans un long voyage et si je pouvais, je monterais sur l’une d’elles pour voir jusqu’où tu peux me conduire !
Quand tu frappes dans mes volets, les soirs d’hiver, je me cache sous ma couette pour ne plus entendre tes « Hou ! Hou ! ». Avec tes hurlements et ton souffle puissant, j’ai peur que tu arraches le toit de la maison. Grand-mère parle toujours de la tempête de décembre 1999 au cours de laquelle dans un accès de colère, tu as soulevé le toit de la grange du voisin et abattu les vieux arbres du petit bois d’à côté.
Un jour, j’ai dit à Papa : « Et si le vent n’existait plus ?… »
II m’a répondu que la terre s’arrêterait peut-être de tourner.
Ensemble, nous avons cherché à quoi tu peux bien servir :
En Beauce, pas de bateau à voile à pousser, mais les ailes des moulins à faire tourner et les pales des éoliennes à actionner pour produire de l’électricité.
Dans notre plat pays, des graines à transporter, des mauvaises graines, mais aussi des bonnes.
Des méchantes odeurs à chasser et d’agréables à nous apporter.
Des bulles de savon à envoler et des messages accrochés à des ballons à faire voguer.
Des notes de musique à diffuser.
Et encore, encore…
En réalité, je crois que tu es un ami, lorsque tu n’es pas fâché.
Moi aussi, je sais faire du vent gentil. C’est pour cela que je t’envoie UNE BISE !
Nanou, une petite fille qui t’aime bien.