Lettre 009 : De Esrehtyravas à l’oiseau

  • Canton : Patay
  • Commune : Villeneuve sur Conie

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Oh oiseau, mon cher oiseau,

Un matin, alors que je partais au travail, j’ai fait une  merveilleuse rencontre près du petit Pont romain de Villeneuve-sur-Conie. Et cette rencontre c’était toi, mon bel oiseau, toi le magnifique héron cendré. Immobile et seul au bord de la route, élégant et fier, dressé sur tes longues pattes ; ton corps d’un gris sublime, argenté, brillant , ta tête ornée d’un long bec et portée sur un cou fier et fin,  tes petits yeux noirs et brillants avaient l’air de percer la nature environnante.
Tu te reposais, sans route, après un long vol au-dessus du Pays Loire Beauce ? Mais pourquoi t’es-tu arrêté dans mon village ? Sans doute parce que la Conie, rivière qui apparaît et peut disparaître pendant des années, est une réserve d’oiseaux. Tu  as entendu l’appel de tes semblables et tu t’es dit : s’ils nichent là, c’est que c’est un endroit intéressant !
Depuis ta belle apparition, je pense tous les jours à toi, mais, malheureusement, les rencontres ne sont pas toujours aussi belles !
Dans les champs environnants, on voit de nombreux faisans, plus beaux les uns que les autres, ainsi que des poules faisanes, des perdreaux, des chevreuils …
Tous les jours, un superbe faisan mâle, avec des couleurs très vives et surtout d’un rouge éclatant, trônait sur le petit pont romain; fier et faisant les cent pas comme un propriétaire qui arpenterait son domaine pour empêcher les autres d’y venir. Je le cherchais toujours des yeux en passant et j’étais heureuse de le voir mais … un matin, une forme rouge a attiré mon regard ; au bord de la route, une forme sans vie, victime de l’insouciance d’un conducteur.
Mais heureusement, ton apparition est venue après cet événement triste et c’est toi qui restes dans ma mémoire !
J’espère te revoir un jour, au détour de la Conie, mais en attendant je te souhaite « bon vol ».

Une admiratrice, Eserehtyravas