Monsieur le Maire, salut !
Je suis le saule blanc du pont. Je vois tous les jours les passants tranquilles, les vélos et les voitures. Une fois (même plusieurs fois) j’en ai vu une griller le feu. Je ne donnerai pas sa plaque d’immatriculation, sinon cela m’attirerait des ennuis. C’est pour ça que les saules ne parlent jamais, les autres arbres non plus d’ailleurs…
Mais ce n’est pas pour te dire ça que je t’écris, c’est pour que tu m’aides.
On paraît tranquilles, nous, les arbres, mais en bas, c’est la guerre. Les racines des voisins sont en train de m’envahir, m’étouffer. J’ai essayé de lutter, mais rien à faire, ils sont trop forts pour moi. Un jour j’ai vu des mecs qui ont coupé un arbre – dommage, ce n’était pas mon voisin ! Comment tu appelles cela déjà ? Un bûcheron ? Donc, je voudrais que tu m’en envoies un. Je crois que dans tes services techniques, il y a des spécialistes de l’environnement : ils devraient se pencher sur la question. En plus les saules ont rendu bien des services aux Balgentiens. Donc, s’il te plaît, et fais vite, qu’il coupe tous mes voisins !
Le saule blanc du pont