Bien le bonjour Céline,

La dernière fois au théâtre, tu m’as demandé comment se déroulait le métier d’acteur. A ce moment là, tu débutais, tu étais anxieuse, tu avais seulement 9 ans, tu étais tellement petite. Je n’avais pas eu le temps de te répondre, car tu devais aller jouer.  Et dès que je t’ai vue jouer, je me suis douté que ce métier était absolument fait pour toi. Ta présence, ta grâce ! Non seulement tu ne mâchais pas les mots, mais à chaque phrase, tu dégageais une telle émotion ! Oh oui Céline, sache que tu as du talent ! A la fin de ton interprétation, j’aurais tellement voulu t’applaudir ! Si seulement j’avais eu des mains…  Tu es venue me voir pour me demander ce que j’en avais pensé. Qu’aurais-je pu dire d’autre, à part que ton jeu était inoubliable ! Et dès que je te t’ai dit ça, tu as repris confiance en toi. Depuis cette soirée, les projecteurs se sont levés sur toi. Je t’ai revue tous les ans, dans le même atelier, faire des improvisations, te voir chercher tes idées avant de dévoiler ton imagination au tout venant.
Le jour de tes seize ans, Lauréa, ta prof de théâtre t’a conseillé de faire partie de la troupe du théâtre. J’étais fière de toi ! Au fil des années, ton public a bien changé, tes parents, tes amis, les amis de tes amis … Tous fiers de toi. Tu es devenue une véritable déesse, une muse du jeu. Tu m’as tellement fait penser à une comédienne très connue maintenant qui a débuté, comme toi, sur le parquet du théâtre de la Fabrique : Marion Cotillard : Jolie et douée, comme toi.
Voilà, cette lettre pour te dire à quel point je suis fier de toi ! Maintenant tu es majeure, mais je me souviens de toi malgré mon vieil âge. Tu m’as profondément ému lors de tes prestations, il y a maintenant plusieurs années. C’est pourquoi, je te propose, ou devrais-je dire, je t’invite aux cinquante ans de la Fabrique. Je sais que tu es occupée, et surtout débordée mais te revoir me donnerait dix ans de moins.

Amicalement,

Ton ami le pendrillon droit