Lettre 218 : Du gui aux promeneurs

  • Canton : Beaugency
  • Commune : Lailly en Val

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Chers promeneurs,

Je suis heureux de vous accompagner lors de vos promenades sur les bords de la Loire ou dans les chemins de Sologne. Je vous salue du haut des peupliers parés de mes gros bouquets ronds. Attention ! Ne me confondez pas avec les nids des corbeaux !
Et oui, je suis le Gui, hélas, qualifié de plante parasite. Pourtant, il y a quelques soixante ans encore, on me faisait franchir la Loire, passer du Val à la Beauce, pour décorer les maisons beauceronnes lors de la fête du jour de l’An. Bien sûr, en Beauce, il y avait très peu d’arbres fruitiers et pas de peupliers où j’aurais pu m’installer. Aussi sollicitait-on le Ramasseur Laitier de Meung-sur-Loire.
« – Dites-donc Père Beaugrand, y-a-t’il du gui cette année ? »
Naturellement, le Père Beaugrand se faisait grand plaisir d’aller me ramasser sur les rives des Mauves ou de la Loire. Il me portait, à plein panier, chez les villageois avec pour récompense un petit verre de gnôle… Bien raide : « Au Gui l’An Neuf ! »
Il n’avait pourtant rien d’un Druide ce Monsieur Beaugrand, mais il savait où me trouver car j’ai mes arbres préférés comme les pommiers , les peupliers , les trembles , les sorbiers , les saules , les aubépines , les tilleuls , où j’aime m’installer ….Vous me trouverez plus rarement sur les poiriers , les érables , les noisetiers , les châtaigniers , les cerisiers .
Ma présence sur les ormes  et les chênes est exceptionnelle, d’ où l’importance que les Druides m’accordaient lors d’une récolte sur les chênes ….

le Gui