Lettre 286 : Des résidents du Parc des Mauves aux voitures et vélos

  • Canton : Meung sur Loire
  • Commune : Huisseau sur Mauves

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Ah, ma voiture !

J’avais trois ans, pas plus, le jour de 1923 où tu t’es garée, belle et noire devant la maison. J’ai vite retenu ton nom : Ford T.
Il a suffi que je parle de toi pour que les souvenirs affluent. Roger, lui, c’était en 1935, une Citroën B14 d’occasion. Anne-Marie, dix ans plus tard, aura une C4.
Mais, en parlant de voiture, nous est aussi revenue la mémoire de ton « ancêtre » si je peux dire : la voiture à chien. Oui, tu as bien lu, la petite voiture attelée à un chien, souvent un berger. Les enfants qui habitaient loin l’utilisaient pour venir à l’école. Dans la journée, le chien était confié à un voisin et le soir, hop ! En avant, Dick ! On rentrait à la maison. Le facteur aussi avait la sienne pour transporter le courrier.
Quelqu’un se souvient avoir vu une photo de son grand-père – là, on saute au siècle précédent – sur un grand bi !
Moi, ma première bicyclette, je l’ai eue peu après que mes parents aient acheté leur Ford. J’en ai eu une grande pour mes dix ans. Roger, lui, a eu la sienne pour son certificat d’études : une Wonder, de la Manufacture de Saint-Etienne. Quand il parle d’elle, il a les yeux qui brillent. Il dit : « Je l’ai eue toujours ». Et puis, il y avait la bécane du père, quand il nous installait à l’arrière, dans la carriole bricolée avec deux roues de vélo. C’était un vrai tape-cul mais quels merveilleux voyages on a pu y faire !
A parler de vélo, bien sûr on repense au Tour de France. Une kyrielle de noms se bousculent : Eugène Christophe (le premier vainqueur mais c’est trop vieux pour nous), les frères Pélissier  (Henri et Francis) dans les années 20, Roger Lapébie (années 30), Leduc… Il y en a trop ! C’était la magie de la Grande Boucle.
« Il y avait aussi les chemins de fer départementaux » dit quelqu’un. Ces bons vieux trains à vapeur, première classe en vert, deuxième classe en jaune, troisième classe en rouge. « Et les autobus » ajoute un autre. « Quotidiens ! » s’exclame un troisième.
Tu vois, il y avait de la concurrence, question déplacements. Sans compter qu’à cette époque, on utilisait beaucoup le moyen le plus immédiat et le plus économique : la marche à pied… C’est drôle : maintenant tu t’es perfectionnée, mais que j’aimerais encore, rien qu’une fois, devoir  tourner ta manivelle…

Des résidents du PM.