Lettre 319 : De Guillaume au cygne

  • Canton : Meung sur Loire
  • Commune : Chaingy

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Cher Cygne,

Tu ne m’as sans doute pas remarqué, mais contrairement à toi, je te fais signe. Ton plumage et tes couleurs si majestueux m’intriguent malgré cette méchanceté que tu détiens en toi. Je t’ai régulièrement puni durant mon enfance, grâce à ces petits cailloux blancs qui t’ont souvent agacé, tandis que moi, je me marrais. J’ai su me sentir grand durant un instant, jusqu’au moment où tu as déployé tes ailes. Tu m’as rappelé ma mère, me punissant pour les bêtises accomplies lorsque j’étais petit. Je suis alors retourné au nid, toi aussi d’ailleurs. Je te rendais souvent visite pour te nourrir, tandis que toi, tu t’es seulement contenté de me serrer la main en guise de remerciement. Malgré mes pleurs, je glissais souvent ce petit sourire dans l’espoir de te revoir. Le vilain petit canard a bien grandi, comme quoi, nous ne sommes pas tous différents et au fond pas si méchants. Lorsque je te vois, je me ressens, c’est pourquoi je te donne un petit coup de bec, histoire de nous mettre en avant. L’on a beau être agaçants, prouvons-leur que nous pouvons aussi être attachants. Malgré les différences, tout le monde se ressemble. Prenons notre palme et arrangeons-nous à l’amiable. Je reste ébloui de pouvoir t’admirer depuis toutes ces années, et malgré tous mes remords, je garderai ton signe jusqu’à ma mort. C’est pourquoi, si bel animal, malgré ta méchanceté, tu ne pourras me faire de mal. Comme quoi, l’humain n’est pas si différent de l’animal, l’on se ressent, l’on se ressemble, vivons ensemble !
Une prochaine fois, peut-être, l’on se verra. Et malgré tout, je te vois toi en moi !!

Guillaume.