Lettre 340 : D’Andrea à la tour César

  • Canton : Beaugency
  • Commune : Messas

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Chère  tour « dite » de César,

Je me suis toujours demandée pourquoi « dite » de César et pourquoi César ? Je n’ai pas de réponse et cela ajoute peut-être à ton mystère et ta beauté. Tu m’as toujours fascinée – on te voit de loin, tu n’as plus de toit, mais tu as  – ou plutôt tu avais – des fenêtres. A de rares occasions, on peut visiter ton intérieur, on peut même voir l’emplacement des cheminées. Il y avait donc de la vie en toi, il y a longtemps, au 12e siècle. Presque tout Beaugency date de cette époque – j’aimerais avoir une bague qui, quand nous la tournons autour de notre doigt, nous transporte  pour un petit moment dans une  époque passée. Oui, passer un jour en ta présence et celle de tous les autres bâtiments qui t’entourent et qui datent aussi de cette époque, cela me plairait. Voir Aliénor d’Aquitaine, la seule femme qui fut d’abord reine de France avant de devenir la reine d’Angleterre, arriver à tes pieds pour aller dissoudre son mariage avec le roi français, juste à côté de toi à l’abbatiale – ça a dû être un événement ! Ils avaient choisi Beaugency pour le concile, la ville fière, indépendante, protégée et difficile à dominer – c’est aussi un peu toi, non ? Tu es le témoin, grand et fier, de cette époque. Ta hauteur, ta beauté et les traces que l’Histoire a laissées sur toi me fascineront toujours.
Et tu n’as pas seulement  vu Aliénor, mais aussi Jeanne d’Arc et le comte Dunois – ce ne sont que ceux  dont nous garderons le nom et le souvenir lointain. Tu as dû voir aussi tous les commerçants qui venaient au marché à trois pas de chez toi et ceux, amis ou ennemis, qui traversaient le pont de Beaugency.
Beaugency sans toi ne serait plus Beaugency et j’espère que tu resteras encore longtemps avec nous.

Andrea