Salut, Lumière de la plaine !

Petit grain de blé semé dès l’automne, je suis sous terre dans le guéret de la plaine où la machine m’a enfoui. Suis-je à l’abri des mulots, des campagnols ? Ma chance m’a permis de tomber dans la bonne terre. J’aurais pu me retrouver au bord du chemin ou sur le début de l’emblave, sur un sol trop dur. Dans ce cas, nul espoir de germer, rien pour empêcher pigeons ou tourterelles de se régaler. Le soleil viendra réveiller mon germe et grâce aux  pluies de printemps je pourrai pousser  le cœur léger, grandir vers les moissons. Ma descendance ira alimenter les moulins du val et finira pain ou pâtisserie grâce à l’artisan boulanger. C’est le défi de ma condition : germer, croître, se multiplier, voir un bel épi balancer ses barbes et grains au vent de la petite ou grande Beauce ! Voilà mon beau destin de petit grain sous ta lumière et la beauté de tes ciels.

Le petit grain de blé