Ma chère Terre,

Il y a bien longtemps que j’ai envie de te dire tout ce que j’ai sur le cœur et, craignant que mon grand âge ne m’en laisse plus le temps, je t’envoie ce petit mot pour exprimer le fond de ma pensée.
Des quatre  éléments, tu es bien l’essentiel. Les trois autres t’apportent leurs bienfaits ou te font subir mille tracas : tu es si belle ou si tourmentée selon leurs caprices et si violente lorsque tes spasmes destructeurs internes se manifestent.
Ce qualificatif « terre » (deux voyelles jumelles, deux consonnes identiques tirées par un « t »), apporte deux aspects : deux  « e » (œufs) pour la fécondité et deux « r » (air) pour la vie car on ne peut vivre sans eux.
Tu es d’abord ce grain de poussière dans la galaxie universelle, le seul capable d’accueillir la vie sous toutes ses formes, tout au moins à notre niveau de connaissances et tu es aussi la composante de cet univers, terre riche ou aride, rouge,  blanche, ocre, noire, revêtue de toutes les nuances de vert, gris et bleu des océans.
Terre nourricière, tu es bien plus exploitée que récompensée ; depuis des siècles que l’on harasse ta surface et que l’on extrait de tes entrailles ce que tu as mis tant de milliers d’années à engendrer, mûrir et cristalliser ; tu nous as apporté des richesses inouïes et des minéraux de tant de beauté, chaque ère apportant son lot de nouvelles découvertes.
Je souhaite que tu nous  réserves encore de nombreuses et bonnes surprises et que les futures générations sachent les exploiter avec sagesse.

Bien cordialement.
Sansois.