Chère église Notre dame de Beaugency,

Tous les matins je passe devant toi pour aller chercher ma baguette de pain.
Te souviens-tu de moi ? J’ai combattu à tes côtés pendant la seconde guerre mondiale.
Tu m’es très chère car tu me rappelles mon passé.

Tu es une abbatiale devenue paroisse à la révolution à la suite de la suppression des églises Saint Firmin et de Saint Nicolas. Tu es un bel exemple de l’art roman du XIIe siècle.

Ton chevet me frappe par sa pureté du dessin général. Puis, lorsque l’on entre en toi, on voit ton chœur qui est très développé ainsi que les chapiteaux de tes colonnes qui sont ornés de sculptures naïves : oiseaux, coquilles,  figures grimaçantes.
A ton entrée, sur ta gauche, un marbre rappelle les deux conciles de Beaugency, deux rois : En 1104, Phillipe 1er qui voulait prendre pour épouse Bertrande Monfort avec qui il vivait  et en 1152,  Louis VII qui voulait prendre pour épouse Aliénor d’Aquitaine. Celle – ci est devenue reine d’Angleterre.

La restauration de tes orgues confirme ton prestige.
Passons ensuite devant ton nouvel autel puis le petit autel de la chapelle du St Sacrement qui ont été tous deux sculptés par serge Cesano en 1581. Le tableau « Assemption » à ton mur est du peintre Corneille. Quand nous arrivons dans la nef, il y a une chaire à prêcher datée de la fin du XVIIe siècle, elle a été réalisée par le frère Benoit Prévôt. Sur ta voûte, il y a des écussons polychromes qui reproduisent les armoiries de personnages célèbres, des fondateurs, des bienfaiteurs …
Au centre de ton transept, les armes du second empire signalent le millésime de ta restauration en 1858 ; le dessus de tes orgues de tribunes de 1665.
La guerre de 1939 ne t’a pas épargnée, certains de tes vitraux ont été brisés.
On peut admirer la symbolique des vitraux récents : les couleurs réparties suivant les points cardinaux, ainsi que les personnages en rapport au culte de la vie de Jésus.
Le vitrail le plus élevé veille sur les personnes qui viennent prier et visiter ce lieu saint.
Tu as servi d’hôpital tantôt pour les français, tantôt pour les prussiens.

Avant de te quitter je regarde une dernière fois toutes ces plaques aux morts à l’extérieur de ton enceinte où sont inscrits les noms de tous ceux des campagnes environnantes qui ont combattu ; ils voulaient vivre en paix mais ils périrent pour la sauver.

Amicalement,

Moi, un villageois.