Lettre 399 : Du pressoir à toi

  • Canton : Beaugency
  • Commune : Messas

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Coucou,

Ça va ? Je voudrais prendre de tes nouvelles. Tu te rappelles quand on travaillait ? C’était bien ! Mais maintenant, je suis un pressoir de décoration et je suis à la retraite. Te souviens-tu quand Louis-Philippe est venu goûter le vin qu’on a pressé ? Il a dit aux gens : « Bon travail, les garçons ! »
Nous, on était fiers. On nous traitait bien. Les vignerons nous lavaient à l’eau chaude.
Tu te souviens en 1811 ? C’était l’année la meilleure. Tout le monde nous a félicité. Ça nous a ramené beaucoup d’argent. En 1860, le vin était raté car les gens de la mairie nous ont donné une mauvaise date pour vendanger.
Après, la  grêle a tout détruit, on n’avait plus de raisin à presser. On était déçus de ne pas travailler.
Et puis encore le phylloxéra a tout détruit. On n’a plus fait de vin et on est à la retraite.
J’espère que toi tu travailles encore.

Le pressoir Beauregard