Salut,

Tu vas bien ? Tu te rappelles de moi ? Je suis Bob et je voudrais prendre de tes nouvelles.
Tu te rappelles, avant on était très proches, on était ensemble à la Closerie de M. Vivien. Il était très gentil M. Vivien car il nous lavait à l’eau chaude quand nous avions fini d’écraser les raisins ; en plus, il nous savonnait, il nous faisait des chatouilles, c’était trop rigolo. Est-ce que tu te rappelles de la plus grande abondance de raisin en 1804. Nous avons eu beaucoup de travail, à la fin, on était très fatigués. La meilleure qualité de vin en 1811 me revient en mémoire : M. Vivien s’est beaucoup enrichi, car le vin s’est très bien vendu. Chaque année, on avait très peur quand les gens goûtaient le vin. Mais cette année-là était vraiment parfaite.
Par contre, en 1860, ils l’ont tous recraché. C’était une année affreuse. J’étais vraiment déçu, tout ce travail pour rien. A cause de ça, M. Vivien ne nous a pas lavés pendant une semaine, il était très fâché. Mais heureusement, le roi Louis-Philippe est venu et a dit qu’il adorait le vin de Beaugency.
Mais maintenant tout est terminé, car je suis à la retraite et je suis un pot de fleurs sur le parking de la salle des fêtes. Je ne sais pas si, toi, tu voudrais reprendre ton travail. Moi, oui ! Je voudrais te revoir mais cela n’est pas possible, car il y a trop de voitures pour faire venir un autre pressoir. J’espère que tu n’es pas détruit et que tu recevras cette lettre.

Bob