Chers passants,
Je suis la Mauve. Je nais à la Détourbe dans un trou. De là, je passe à la Renardière, au petit Moulin et je coule sagement vers Meung-sur-Loire. Longtemps j’ai fait œuvre utile puis je me suis assagie.
J’ai zigzagué le long des saules têtards, animée par le gazouillis de mon eau claire, saluée par les libellules et le sifflement du martin pêcheur .Quelques enfants et quelques grands sortaient de l’eau, avec de grands cris de victoire, une truite frétillante.
C’était beau, c’était bon d’entendre la joie des enfants en train de « patouiller » et rire.
Quelquefois, mon errance se réduisait à un simple filet, mais j’étais vivante.
Aujourd’hui, plus de cris de joie, plus de libellule et de martin pêcheur ; seuls les saules têtards montent la garde et me font une haie d’honneur : je suis morte ou presque.
On dit que c’est le réchauffement climatique qui est la cause de ma disparition. Que non ! Je suis persuadée que c’est la faute de l’homme …pourvu que l’humanité ne devienne pas comme moi : stérile et sans voix.
A moins que …….
La Mauve de la Détourbe