Réponse du Petit Coulmiers au Relais de Beauce

Réponse du Petit Coulmiers au Relais de Beauce – Lettre 282

 

Cher relais de Beauce,

Je sens la nostalgie, voire,  la tristesse dans ta lettre.
Je veux tu rassurer… Un jour, l’avenir peut te sourire…  Il y a des renaissances  possibles ! Regarde ce qui se passe pour moi !
Je me présente : je suis  « Le Petit Coulmiers »

Après le destin commun des petits cafés-bars-épiceries, comme tu dis, après des années de sommeil et même de disparition totale, me voilà redevenu le point de rencontre incontournable du village. Ça a commencé avec Josiane, une jeune femme dynamique qui a relancé la boutique ! Elle s’est même mariée au pays…Tous ses clients étaient invités au vin d’honneur. Et puis la petite Camille est née… Quel amusement de la voir faire ses premiers pas entre mes rayons !

Aujourd’hui, dans mon  habit tout neuf, avec ses matériaux à la mode, inox, verre, et ses couleurs tendance, vieux rouge et gris, je ne laisse guère de répit à mon cher Franck ! Il court du bar à l’épicerie, de la cuisine à la nouvelle salle de restaurant ! Et il ne s’agit plus seulement pour moi de désaltérer le client assoiffé ou de réveiller le travailleur avec son p’tit noir matinal !  Il ne s’agit plus seulement, de remplir le cabat de la ménagère… Je rassasie aussi les gourmands !
Tu verrais, chaque fin de semaine le défilé des mangeurs de pizzas, tu serais ébahi ! Marie-Pierre ou Roger et Andréa  auraient eu du mal à imaginer ça ! Et je te passe les effluves de couscous, saucisses-frites, paella et autre cochon grillé certains jours festifs !! Quel plaisir d’entendre les conversations animées et les rires le jour de la Fête du Pays ou les soirées d’anniversaires !
Figure- toi que je me suis même habitué à renifler des odeurs marines, quand le maître de maison ouvre la bourriche d’huîtres au moment de Noël !!! Ça t’épate hein !?

Par contre,  je n’ai plus à supporter les odeurs de tabac, tu sais comme moi que maintenant il faut aller fumer …sur le trottoir, et comme ça  il y a de l’animation dehors et dedans !
Rassure toi, ce qui n’a pas changé, c’est qu’on discute toujours beaucoup au comptoir ou à l’épicerie. J’ai repéré quelques bavardes… On dirait parfois qu’elles ne  se sont pas rencontrées depuis des lustres !!! (C’est vrai qu’il y a parfois un peu d’attente quand l’ami Franck est assailli au bar, et que Daniel le sauveur, n’est pas là !)
On discute du temps qu’il a fait, qu’il fait ou qu’il fera, de la crise, de la coupe du monde, des impôts… (Je te signale en passant qu’on ne dit plus « les contributions » !) Mais on se méfie bien encore un peu des autres quand on aborde certains sujets !
J’espère t’avoir remonté le moral. Ça ne sert à rien de pleurer sur le passé ! Faut garder l’espoir !

Salut ! Tu me donneras de tes nouvelles ! Et puis dis aux habitants de ton village et à leurs élus de venir voir comment ça se passe « icite » !!!

Le petit Coulmiers