De Claudine à la lanterne

A ma chère lanterne

Je me souviens d’une lanterne,
Ma messagère de lueurs des soirs d’hiver.
Je l’allumais toujours à la même heure !
Je me souviens et parfois j’en pleurs…

Elle avait son âtre, elle pétillait !
Sa flamme gigotait quand devant elle je respirais !
Elle était lustre et lampadaire, lampe et réverbère…
Je me souviens qu’elle était MA lumière !
Elle était bleue comme le ciel bleu
Et sa flamme était en or… Comme le soleil.

Je l’accrochais à la faîtiêre
Et telle une aurore, la voute de la nuit se coloriait…
Elle était artifice, elle apaisait tous les vacarmes.
Je me souviens qu’elle était messagère de mes chimères…

Claudine

De Claudine à la féline de ferme

Chère féline de ferme,

Féline de ferme,
Tu étais femme.
Dont la sépia refait le germe.
Armée de ta houssine,
Ombre sans limousine,
Dans ta maison ça sentait le pis.

La besogne obligatoire,
Attisée d’un clocher,
Flèche du temps !
Te fesait notre dame casée
Aux crinolines en dortoir.

Une bonne poire en verdict,
Restant femme éreintée,
D’où même sur le champ tu pissais,
Pour n’avoir pas sur place, de trône paradis…

Pas d’ombrelle pour la dame des champs,
Pas de congés quelque soit la froidure du vent !
Tes étés c’était la gerbe et l’étable à l’heure du levant,
Les fenaisons et les blés, sans le sable délassant…
Tes dimanches c’était la ferme et l’église en matinée,
Triste vie égayée de moissons, de confitures et de poulailler…

Claudine

À la Jarouille (par Claudine)

La jarouille,

On t’appelait la viande qui mouille…
Ça faisait de bonnes potées la jarouille !

Il y avait un secret pour te faire cuire,
Un bout de cochon…Fallait l’réjouir !

On rajoutait des pattes de poules,
On en faisait frémir des foules…

Que sur ta soupe, il y avait des yeux !
Qui rendent ton bouillon bien plus précieux…

Dans ton pot auguste,
Il y avait de la nature,
Des ondes de coutumes
Et des leurres en saumure…

Claudine