Vous n’avez pas terminé votre lettre à temps ? Vous n’avez pas osé prendre votre plume pour nous confier vos sentiments ? Vous avez encore tant de choses à nous dire sur votre Pays Loire-Beauce ?

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    Vos Lettres

    Du cerisier aux merles (par Arlette)

    Mes chers merles,

    Ca y est. Je vous vois à nouveau me regarder de votre œil rond. Et je reconnais cette lueur de convoitise qui s’allume dans votre pupille. Je sais que ce n’est pas ma robe de neige au printemps qui vous fait cet effet. Bientôt quand le haut s’envolera et que le bas enflera et se gonflera, vous piafferez d’impatience à l’idée de mes rouges rondeurs du mois de mai que vous convoitez déjà de votre féroce appétit. On me nomme Early en botanique et vous, ils vous nomment : « les oiseaux » même s’ils ne vous ont jamais vu me bécoter. Vous êtes discrets mais redoutablement efficaces, et il ne leur reste que les noyaux pour pleurer leur récolte disparue…
    Pourtant ils en ont essayé des choses pour protéger leur bien de consommation.
    Au début d’internet, ils m’ont déguisé en sapin de noël avec des CD. De ces cymbales argentées, vous vous battiez les ailes.
    Une autre fois, j’ai pué très fort la marée parce qu’ils avaient entendu dire que les Chinois laissaient pourrir des moules dans leur cerisier pour éloigner les oiseaux. Ils racontent souvent comment ils ont acheté ces moules chez un poissonnier qui leur vantait la fraîcheur de sa marchandise.
    Il y a un ou deux ans, j’ai subi le supplice des harengs accrochés à la plus haute de mes branches. Ils ont d’abord suinté et fini par puer tout l’été.
    Alors je vous en prie chers voisins volants dont le plumage vaut tout votre ramage, laissez-leur une part du fromage, sinon ils vont encore être verts de rage.

    Votre voisin, le cerisier Early

    Lettre de la musaraigne à sa cousine

    Ma cousine,

    Bien le bonjour !
    Je t’écris pour te donner des nouvelles de la famille. Tout va bien. Les petits poussent et ne vont pas tarder à être parents eux aussi.
    Martin, mon aîné, a, l’autre jour, tenté de voler quelques grains de blé dans la ferme où nous habitons. Mais il lui est arrivé une drôle d’aventure. Il est tombé dans la cellule de grains et ne pouvait plus repartir. Heureusement, ses frères l’ont aidé et il s’en est bien tiré.
    Mais après, ils ont été coursés par le chien. Un grand fou, tu sais, je t’en ai déjà parlé. Il ne pense qu’à nous attraper. Il doit se prendre pour un chat celui-là. Quand il grimpe sur le tracteur de son maître, on dirait un gros vanneau qui s’envole.
    Ah ! il faut que je t’annonce une nouvelle bien triste : la tante Mauricette a passé. La semaine dernière elle a été écrasée par la remorque qui emportait notre blé !
    Ah, aussi, tonton Jean a les moustaches toutes frisées. C’est trop drôle. Il a grignoté dans sa chambre, des jolis petits fils électriques. Tu sais, il perd un peu la tête maintenant que la tante n’est plus là. Il se croyait dans la tour Chappe et voulait à tout prix lui faire passer un message… le pauvre.
    Écris-moi vite pour me donner de tes nouvelles et pour me dire si ta petite est toujours sage. Te plais-tu toujours dans les cuisines du Château de la Touanne ?
    A bientôt ma cousine.

    Musaraigne de la Renardière